Le corail rouge corse n’est pas classé dans les espèces protégées ou menacées. Par conséquent, il faut faire la part des choses entre le danger qui pèse sur les récifs coralliens et le corail utilisé en joaillerie. En effet, celui-ci est pêché par une poignée de scaphandriers. C’est la Direction des affaires maritimes qui réglemente cette pêche en délivrant chaque année quelques autorisations, notamment en Corse.
Ainsi, ce qui met en péril les 0.25% de récifs coralliens de par le monde et avec eux les deux millions d’espèces qu’ils abriteraient n’est pas la pêche au corail rouge. Parmi les raisons du blanchissement et de la dégradation des coraux, on trouve :
– certaines techniques de pêche aux poissons comme la pêche à la dynamite, à l’explosif ou le chalutage qui détruisent directement les récifs
– la surpêche qui contribue à vider les écosystèmes et à dérégler la chaîne alimentaire
– l’activité touristique débridée et non réglementée
– la pollution côtière ou fluviale qui en augmentant asphyxie les mers et les océans et prive les coraux de lumière
– le réchauffement climatique qui tue ou fait fuir les algues responsables de la coloration du corail
Si l’exploitation directe du corail peut être problématique, elle l’est surtout dans la manière de l’extraire et dans la quantité exploitée. Notamment, dans les régions du monde où on l’utilise comme moellons ou ciment. Mais en Corse, on ne sert pas du corail dans ce cas. Il l’est essentiellement pour la décoration et la joaillerie.
En France, il est vrai qu’une meilleure application de la réglementation aurait pu davantage préserver le corail rouge de Méditerranée. Certains pêcheurs l’ont excessivement ramassé. Ce qui a d’ailleurs amené les autorités à interdire sa pêche en 2011 sur les côtes de la Catalogne française. Les études des stocks montraient un risque pour ce patrimoine dans les zones proches de la Réserve naturelle marine située au large du Roussillon. On ne doute pas que si l’on constatait un risque similaire dans les eaux corses, les autorités décrèteraient les mêmes interdictions.
Pour l’heure, le corail rouge est une espèce :
– inscrite à l’annexe V de la Directive Habitats-Faune-Flore (1992). L’annexe V concerne les espèces animales et végétales d’intérêt communautaire. Dont le prélèvements dans la nature et l’exploitation sont susceptibles de faire l’objet de mesures de gestion.
– inscrite à l’annexe III de la Convention de Berne (1979). Les espèces de la faune sauvage de l’annexe III doivent faire l’objet d’une règlementation, afin de maintenir l’existence de ces populations hors de danger (interdiction temporaire ou locale d’exploitation, règlementation du transport ou de la vente…).